L’annonce, des réfugiés Syriens à la Sorbonne, effectuée en août 2015, est reprise récemment par des journaux français surpris de la somme engagée par Ali Bin Fetais al-Marri, le procureur général du Qatar et ancien élève de l’université Panthéon-Sorbonne.
C’est, en effet, à cet alumnus, docteur en droit, que Paris 1 Panthéon-Sorbonne doit d’avoir obtenu une aide financière de 600.000 euros par année universitaire, pour une durée pouvant aller jusqu’à trois ans, pour accueillir des réfugiés, de la part de l’émirat comme le rapporte Isabelle Maradan dans EducPros.fr (09 mars 2016).
“Pour moi, c’est la meilleure université du monde. L’émir du Qatar est toujours prêt à l’aider sur des grands projets comme celui-là”, a assuré le quatrième personnage le plus puissant de l’État du Golfe, lors de la conférence de presse qui s’est tenu lundi 7 mars 2016, à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Peu avant, le président de l’université, Philippe Boutry, s’était déclaré “extrêmement reconnaissant de l’aide financière du Qatar”, avant de préciser que l’accord ne prévoyait “aucune exigence de genre, de religion ou même de nationalité” pour les bénéficiaires. Une façon de répondre aux critiques suscitées par l’annonce du coup de pouce de Doha à la Sorbonne, en septembre 2015. Le Qatar n’accueille, lui, aucun réfugié syrien sur son sol.
Selon Maradan, “essentiellement Syriens, les 111 réfugiés ou demandeurs d’asile concernés par le dispositif sont âgés de 18 à 28 ans. Parmi eux, 86 suivent un parcours d’intégration d’un semestre de formation en FLE (français langue étrangère) et 25 avaient un niveau suffisant en anglais, pour intégrer des diplômes passerelles en anglais de niveau master 1, en économie et mathématiques appliquées, ou l’aisance nécessaire en français pour suivre des études dans l’une des composantes de l’université.
67 étudiants ont commencé les cours fin octobre 2015 et 48 étudiants ont débuté leur semaine d’intégration en janvier 2016. Pourquoi Paris 1 a-t-elle besoin de 600.000 euros pour accueillir 111 réfugiés quandl’université de Strasbourg a réussi à offrir des cours de FLE à 75 réfugiés cette année avec 45.000 euros seulement ? “100.000 euros des fonds qataris servent à l’organisation du programme en FLE et à l’accompagnement des étudiants, 250.000 euros sont consacrés aux logements et aux assurances et 250.000 euros permettent de garantir des bourses et la Sécurité sociale aux bénéficiaires”, détaille-t-on du côté de l’université.
“C’est un budget très confortable. Je suis très heureux pour eux”, commente Mathieu Schneider, vice-président de l’université de Strasbourg chargé de la coordination du dispositif porté par l’Unistra. “Mais il ne faut pas tout réduire à une question d’argent, poursuit-il. On ne fait pas forcément mieux en termes de conseil et d’accompagnement avec 600.000 euros qu’avec la motivation des personnels.” Citant l’exemple de sa voisine haut-rhinoise, l’UHA (université de Haute-Alsace), qui accueille une vingtaine de réfugiés, il estime que “chacun, à son échelle, peut faire quelque chose”. L’Unistra a d’ailleurs finalement décidé de renouveler ce dispositif et compte l’étendre à 100 bénéficiaires à la rentrée prochaine, avec un budget voisin de celui de l’an dernier selon EducPros.